textes, dessins et photos de Paul Migeon

 

Le plaisir du gazon
 
Ça y est, le printemps arrive et les oiseaux sonnent le réveil. L’herbe se redresse et s’étire gentiment de son lit d’humus. Mais déjà pointe le vombrissement des moteurs à explosion : les tondeuses.
Voici quelques infos pour limiter ce désagrément :
L’herbe est le feuillage d’une plante qui a pour objectif naturel de se reproduire, donc de faire des épis. Quand on la coupe trop tôt, la plante va dynamiser très rapidement son feuillage pour reconquérir son système foliaire.
Si l’on attend un peu, elle va utiliser sa surface foliaire et ralentir sa croissance pour accumuler des réserves, puis donner priorité à l’épi.
On peut donc décaler la tonte de 8 à 15 jours (selon la saison, nuit froide, été sec…) sans soucis d’envahissement. Il suffit de surveiller l’apparition de l’épi (selon les espèces) pour décider de tondre.
L’herbe développe son système racinaire en fonction de sa végétation extérieure. Une tonte au-dessus de 5 cm du sol permettra une bonne végétation (couleur, densité) et diminuera les soucis de sécheresse.
Et puis l’herbe fauchée (finement) peut être laissée sur place : celle-ci, composée de 80% d’eau, va sécher et disparaître sous la nouvelle pousse en quelques jours (ou quelques pluies).Surtout si l’herbe n’est fauchée trop rase.(Inférieure à 5 cm) D’ailleurs elle résistera mieux à la sècheresse. Un conseil : bien affûter les lames de la tondeuse, attention bien débrancher la bougie auparavant. Sinon ramasser et composter (mouiller et aérer).
Il est donc gratifiant (moins d’usure de la tondeuse, moins de CO², de bruit, d’essence…) d’attendre entre 2 coupes. De lire un bon bouquin tout en regardant pousser pissenlits, primevères et d’autres pâquerettes ou jolis insectes.
Pas propre ou pas belle la pelouse ? N’est-ce pas des quand dira-t-on et des idées reçues qui n’ont rien de naturel ?
Alors, à choisir entre l’homme de « pré-andertal » pénard et l’homme « tondandertal » qui a beaucoup gaspillé … 
 
Paul. Migeon. Printemps 2007


Du bon usage des pelouses… pour les abeilles
 
   Après un été très pluvieux et un automne poussant, nous avons tondu la pelouse cinq fois cette année ! Tant mieux pour ce qui dépasse : des fleurs !
   Nous avons pu écouter une émission sur France Culture le 12/10/2007 qui relatait les problèmes des abeilles : très peu de résistance aux insecticides, manques de fleurs mellifères, différents virus (INRA Avignon).
 
   Et si les surfaces des pelouses (fleuries) produisaient du miel ?!!!
De 850 000 ha en 1991 nous sommes passés, en France, à 1 080 000 ha en 2001 (source minist. Agri ; www.gazonfg.org) , dont 600 000 ha pour l’ habitat individuel et collectif.
Si l’on avait produit du blé sur cette dernière surface (5 t / ha /an), on obtiendrait, pour 60 millions d’habitants, chacun 50 kg par an.
 
   La suppression des jachères (1,5 millions ha) en 2008 pour une plus forte production de blé induira une forte disparition de fleurs. Il est donc judicieux de moins tondre, d’ensemencer du trèfle et des graminées de prairie (moins chères, plus faciles à tondre). Les plantes les plus mellifères de la pelouse sont : le trèfle blanc ou hybride, le pissenlit.
Et puis qui sait, après une baisse attendue du prix du blé, nous aurons une baisse du prix du miel. Les producteurs doivent aussi gagner leur vie, mais abondance ne nuit point !   
   Mieux, diversité, équilibre, durabilité profite à tous !
 Paul Migeon, automne 2007

 



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